Gentillesse

Presque en face des bureaux où je travaille, juste de l’autre côté de la rue, se trouve un petit self qui est devenu notre « cantine ». C’est d’ailleurs la cantine de la moitié de la ville…. Oh, rien d’exceptionnel, mais une bonne cuisine familiale, soignée et gouteuse, sans chichis mais réconfortante. Au menu, un plat unique, à un prix plus que raisonnable, Enfin, unique, c’est vite dit ! Si cela ne vous convient pas, il y a toujours une escalope ou une fricadelle pour dépanner. Odile, qui fait le service, connaît ses clients et leurs appétits : l’affamé, la chipoteuse, le picoreur… Les assiettes se remplissent selon les vœux de chacun.

Le plat du jour s’agrémente toujours d’une petite entrée, d’un fromage, d’un dessert. Et les amateurs ont droit aussi à un café, sans supplément.
L’ambiance est calme : pas de musique tonitruante, pas de lumières agressives. Le seul ronron des conversations suffit à l’ambiance sonore.

Odile a toujours un petit mot gentil. La plupart de ses clients, elle les connaît depuis des années. Elle sait reconnaître celui qui part sans payer parce qu’il est préoccupé, mais qui, penaud, se rattrapera la fois suivante.

Odile aime les clients. Lorsqu’elle connaît un de leurs points faibles, elle se met en quatre pour les satisfaire.

C’est ainsi qu’un jour, après avoir discuté friandises , j’ai vu apparaître à coté de mon café une de ces « têtes de nègre » que j’aime tant. Odile en avait acheté rien que pour moi et mes amis.

Pour moi, la gentillesse a un visage et un nom : elle s’appelle Odile.

Merci Odile.